Parmi les biais cognitifs dont nous usons souvent malgré nous, le biais d’attribution est un travers très humain qui consiste à expliquer un comportement et à juger d’une attitude à partir d’éléments ou d’événements internes aux personnes.
Si l’on parle parfois d’auto attribution quand il s’agit de soi-même, le biais d’attribution prend aussi le nom d’hétéro-induction quand il s’agit d’autrui.
Focus sur cette notion très présente en chacun de nous.
Plus généralement, on parle d’attribution causale et cette notion fut découverte par un scientifique autrichien, Fritz Heider à la fin du XIXe siècle. Il considérait alors que la démarche de l’homme pouvait s’apparenter à celle de la science.
Au cours du XXe siècle, le psychologue Harold Kelley a enrichi cette notion d’attribution causale en la rapprochant de l’analyse statistique de la variance.
Concrètement, on intégrait des notions de schèmes de causalité – ensemble de croyances que l’on possède tous – pour déterminer un comportement et l’expliquer.
Le biais d’attribution (causale) est donc né de cette recherche.
Elle désigne aujourd’hui les erreurs fréquentes que nous commettons quand nous jugeons ou critiquons le comportement d’une personne en le mettant en lien avec un élément (supposé) de sa vie ou un événement qui le concerne.
On minimise alors les raisons externes ou contextuelles.
Par exemple, les membres d’un groupe vont avoir tendance à blâmer le chef ou le leader (souvent injustement) pour son incapacité à faire émerger une solution avantageuse pour tout le monde.
Les membres d’un grand groupe sous-estiment les effets de contexte, à savoir la taille du groupe, et soulignent les défaillances individuelles du chef.
Le biais d’attribution amène chacun d’entre nous à sous-estimer l’importance de facteurs inanimés, des facteurs liés à un environnement ou à une situation, par rapport à des facteurs humains et animés.
Par exemple, cela peut s’agir d’une personne qui vit à l’étranger qui affirme qu’elle ne sort que très peu de fois par semaine à l’extérieur de chez elle. On va rapidement supposer qu’elle aime son intérieur et vivre chez elle. Nous ne sommes pas conscients qu’elle vit tout simplement dans un endroit froid où les températures extérieures sont très froides pendant une majeure partie de l’année.
Un autre exemple est cette personne qui donne un coup de pied dans un distributeur de sodas. Immédiatement, on va estimer que cette personne est en colère alors qu’elle vient peut-être de passer une mauvaise journée, qu’elle n’a pas envie de perdre son argent au profit de cette machine.
Pour éviter le biais d’attribution, une stratégie consiste notamment à donner à d’autre le bénéfice du doute.
Une autre solution peut aussi être la suivante : examiner le contexte derrière les circonstances d’une situation pour en définir une explication plausible.
Une troisième option est de s’interroger soi-même : comment aurais-je réagi dans une situation identique ? Cela permet de se faire un pas de côté et de regarder les choses, les événements et les personnes avec un peu de recul.
Il est très difficile, voire impossible, de se débarrasser totalement du biais d’attribution, car cela est inhérent à notre nature humaine. Mais minimiser ses effets est toujours possible à condition de vouloir faire l’effort de travailler sur soi.
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