Nous sommes tous animés par des biais cognitifs qui s’expriment plus ou moins forts selon les caractères et les circonstances. Parmi l’un d’eux, on retrouve le biais du survivant. Ce dernier peut avoir des conséquences sur notre perception des personnes qui nous entourent ou que l’on admire.
Explication dès maintenant.
Le biais du survivant est un biais cognitif qui consiste à tirer des conclusions hâtives à partir d’un jeu de données incomplet.
Concrètement, on surévalue les chances de succès d’une entreprise, d’une initiative ou du parcours de quelqu’un. Pourquoi ? On concentre notre attention sur les personnes ou les sujets qui ont réussi.
Mais ces personnes ou ces histoires représentent des exceptions sur le plan statistique. Elles sont minoritaires et ne sont pas représentatives.
Pour mieux illustrer, le biais du survivant représente ceci : une personne qui a réussi jouit d’une visibilité plus importante qui pousse les autres personnes à surestimer leurs propres chances de succès.
En psychologie, on dit que l’être humain a une tendance à se concentrer sur des contenus ou des personnes qui ont du succès et qui sont passés par une sorte de processus de sélection, quel qu’il soit. On retrouve cela avec les célébrités, les chanteurs, les sportifs, les acteurs, les leaders, etc.
Le grand danger du biais du survivant est de se pousser « dans les bras » d’auteurs de best-sellers, d’athlètes médaillés ou de leaders célèbres.
Même si le succès attire et que l’on cherche à le comprendre en déconstruisant son mécanisme, l’important est surtout de ne pas chercher à calquer sa situation personnelle sur celle que l’on projette.
Que l’on parle de Bill Gates, de Mark Zuckerberg, d’Elon Musk, de Richard Branson, tous ces entrepreneurs ont quitté les bancs de l’université avant l’heure et surtout avant de devenir des milliardaires.
Si l’on écoute ce genre de discours, il n’est pas besoin de faire des études pour réussir.
N’est-ce pas le genre de conseils ou de discours que l’on entend ou qu’on lit sur les réseaux sociaux notamment ?
Cela est certes possible. Mais c’est aussi parce que c’était de très grands travailleurs, qu’ils avaient une vision et qu’ils se sont donné les moyens matériels, financiers et humains pour y parvenir.
Pour un Bill Gates ou un Mark Zuckerberg qui réussit, combien d’entrepreneurs ont échoué ou se retrouvent sans un sou et sans le moindre diplôme ?
On se souvient toujours des vainqueurs, jamais des perdants.
Il existe plusieurs façons de neutraliser le biais du survivant, notamment en désactivant les critères qui peuvent poser problème comme : le nombre d’années d’expérience, le genre, l’origine ethnique, le choix des études, etc.
Plus vous collecterez d’informations représentatives, moins vous reproduirez aveuglément ce qui a séduit votre cerveau.
La réponse au biais du survivant est simple et complexe à la fois. Il faut se montrer prudent et attentif.
Et quand vous pensez avoir identifié une tendance ou un schéma, cherchez toujours des contre-exemples pour relativiser.
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