Storytelling : le MacGuffin

By Siegfried HAACK

Storytelling et le MacGuffin

Parmi les différentes techniques que le storytelling emploie pour véhiculer ses idées, il y en a une qui fait office de figure essentielle : le MacGuffin. Expression introduite par Alfred Hitchcock himself, voici un procédé de narration tellement utilisé qu’on ne le reconnaît plus toujours.

Qu’est-ce que le MacGuffin ?

Pour synthétiser, le MacGuffin est un procédé narratif où l’on prend un élément d’un scénario ou d’une histoire et que l’on transforme en moteur de cette même histoire. En parallèle, sa nature et sa fonction n’ont pas nécessairement d’importance puisque l’objectif à atteindre est de détourner l’attention du public.

La célèbre mallette de Marcellus Wallace comme MacGuffin.

Si vous souhaitez un exemple criant de ce qu’est un MacGuffin, prenez l’exemple de la statuette dans « l’Oreille cassée » de Tintin.

D’autres exemples seraient :

  • Le fameux « collier » dans le film « Titanic » de James Cameron ;
  • La mystérieuse mallette dans « Pulp Fiction » de Quentin Tarantino ;
  • Le « Prix »  dans Highlander ;
  • L’Anneau unique dans la trilogie du Seigneur des Anneaux ;
  • La coupe du Graal dans « Indiana Jones et la Dernière Croisade » ;
  • Les Horcruxes dans la saga Harry Potter.

Un élément qui sert de prétexte

Cet élément apparemment accessoire est un prétexte pour lancer une histoire ou un scénario.

Sujet servant à développer une histoire, le MacGuffin est un objet parfois mystérieux, parfois non défini.

Sa description est toujours floue et ne suscite pas une explication claire. Ce qui compte, c’est qu’il existe et que votre protagoniste doit le récupérer, le détruire, le cacher ou le restituer.

Grosso modo, cet « objet » est crucial pour les personnages ou les protagonistes de votre histoire, mais aucune importance pour le narrateur (vous).

Le MacGuffin ou l'élément curieux de votre histoire.

Il suscite la curiosité de votre public et amène une certaine tension qui sert d’accroche à votre storytelling. Mais, finalement, ce n’est qu’une coquille vide, un déclencheur pour amener l’action sur un moment en particulier.

On l’utilise très souvent en début de narration pour introduire une histoire de manière dynamique avec des protagonistes et amener ainsi l’intrigue de manière logique.

Le MacGuffin sert également de catalyseur pour révéler un trait de caractère chez un protagoniste face à une situation inédite.

2 erreurs à éviter avec le MacGuffin

Même si la tentation est grande d’utiliser le MacGuffin, je recommande de l’employer avec parcimonie. Pourquoi ? Parce que mal employé, il va desservir votre histoire.

2 erreurs sont à éviter dans l’emploi du MacGuffin :

  • Le MacGuffin trop intrigant qui va « cannibaliser » votre histoire et rendre votre intrigue et vos protagonistes trop fades.
  • Le MacGuffin trop commun : cet insert doit susciter l’attention sans révéler sa vraie nature, c’est pourquoi il faut jouer avec ses attributs. Ajoutez du mystère sinon le procédé ne fonctionne pas.

Le véritable MacGuffin n’est pas un mystère dévoilé en fin de récit, ce n’est pas non plus un cache-misère sinon il devient une promesse narrative non remplie.

Erreurs à éviter avec le MacGuffin.

Comprendre comment articuler votre histoire, comment elle est faite, mesurer les attentes de votre public vous permet ainsi d’enrichir vote propre boîte à création et de mettre en place le MacGuffin idéal, totalement adapté aux aspirations et aux attentes de ceux qui vous lisent, qui vous regardent ou vous écoutent.