Le biais de corrélation illusoire

By Siegfried HAACK

Biais de corrélation illusoire

Biais cognitif qui consiste à imaginer une connexion entre deux événements ou deux genres d’événements alors qu’il n’en existe pas, le biais de corrélation illusoire est aussi appelé biais de corrélation trompeuse.

À quoi ressemble le biais de corrélation illusoire ?

Biais cognitif étudié dès 1957 par les psychologues LJ et JP Chapman auprès de leurs étudiants, le biais de corrélation illusoire se rapproche de la célèbre Loi de Murphy.

Il s’agit en fait d’une erreur de jugement qui cherche à établir un lien de causalité entre deux événements qui n’ont en fait aucun rapport entre eux.

Quelques exemples pour illustrer ?

  • Vous êtes en voiture et en retard à un rendez-vous : tous les feux de signalisation semblent s’être donné le mot pour passer au rouge quand vous vous approchez.
  • Vous avez prévu un superbe pique-nique romantique avec votre dulcinée ? Évidemment, le mauvais temps s’invite.
  • Vous êtes tranquillement aux toilettes et soudain, la porte sonne.
  • Un collègue a mal pris une remarque de votre part ? C’est normal puisqu’il est du signe du Lion (croyance astrologique).
  • Vous avez réussi votre dernier examen à l’université ? Évidemment que oui, grâce à votre stylo porte-bonheur, n’est-ce pas ?

Qu'est-ce que la corrélation illusoire ?

Il n’y a pas de « karma » comme on peut le croire et le sort ne s’acharne pas contre vous.

Vous êtes simplement victime d’un phénomène psychologique très courant. Et comme notre cerveau a constamment besoin de preuves pour exister et valider ce qu’il perçoit, vous vous mettez à chercher des liens qui n’existent tout simplement pas.

Comment mesure-t-on ce biais ?

Ce type de biais cognitif intervient dans de nombreux cas :

  • Superstitions ;
  • Croyances populaires ;
  • Légendes urbaines ;
  • Proverbes ;
  • Préjugés ;
  • Erreurs de diagnostics médicaux ;
  • Stéréotypes.

Son origine proviendrait du fonctionnement de notre cerveau et plus particulièrement de notre mémoire.

Comment cela se fait-il ? Parce que notre mémoire rend plus facilement accessible des souvenirs associés à des événements marquants ou à des phénomènes rares.

Dès lors, chacun fonde petit à petit son analyse sur une base trop faible d’informations et s’en contente.

En revanche, si vous vous attendez à ce qu’il y ait une connexion entre deux événements, vous allez remarquer et mémoriser uniquement les coïncidences qui vont aller dans ce sens.

Ceci aura pour effet de renforcer votre propre croyance initiale.

Se rendre compte de la corrélation illusoire autour de soi.

La corrélation illusoire représente un biais de confirmation en soi où l’expérience d’une personne intervient. En effet, l’individu en question considère que les éléments présentés devant lui sont interdépendants.

Parfois, la relation entre deux événements n’implique pas l’expérience directe d’une personne. Par exemple, une personne tatouée ou avec des piercings est perçue comme dangereuse tandis qu’une personne portant un uniforme est généralement étiquetée comme bien éduquée.

Se méfier des conclusions hâtives

Ce que nous apprend le biais de corrélation illusoire est qu’il ne faut pas toujours prendre des décisions ou affirmer telle chose sans avoir vérifié par soi-même en amont.

Savoir que ce biais existe et que nous en sommes tous victimes permet de prendre des décisions plus raisonnées et surtout d’éviter de tomber dans des raisonnements absurdes.

Réfléchir avant d'établir des connexions sur les réseaux sociaux.

Le biais de corrélation illusoire est un levier psychologique très puissant, à tel point que certains l’utilisent sciemment pour servir leurs intérêts. C’est notamment le cas avec les charlatans ou les gourous, certains voyants et astrologues qui surfent facilement sur cette vague en influençant nos comportements et nos attitudes.

 

Peut-être ne faut-il pas s’arrêter à l’hypothèse la plus frappante, à celle qui saute aux yeux pour expliquer un lien ?

Peut-être ne faut-il pas toujours chercher à tout expliquer ? Parfois, les coïncidences existent.